Une belle page se tourne chez VMware. Diane Greene, CEO historique vient d'être débarquée. Elle est remplacée par Paul Maritz, qui arrive tout droit de EMC, après avoir passé 14 ans chez ...Microsoft. Résultats en légère baisse de la société (les prévisions pour les résultats de ce trimestre seraient inférieurs à ceux attendus), et l'annonce de la sortie de Hyper-V par Microsoft sont certainement deux des raisons qui a poussé le board à changer de CEO.
Selon la Tribune, depuis la nouvelle, le titre VMware souffre terriblement. "Il a fondu de près de 30% et s'échange à 38,91 dollars. Sa capitalisation boursière a perdu plus de la moitié de sa valeur depuis le début de l'année" indique le quotidien.
La démission de Diane Greene a déjà fait le tour des blogs américains, certains regrettant le départ visiblement forcé de cette femme dynamique qui a bâti, avec son mari Mendel Rosenblum, la notoriété de la société. De ce qu'on avait pu en voir, elle était appréciée. D'autres applaudissent le choix des actionnaires.
Pourtant, finalement, rien de si surprenant. Lors de VMworld Europe en février dernier, nous avions évoqué, avec un de mes chers confrères (il se reconnaîtra), le fait que VMware allait probablement devoir changer de leaders, tant la société avait changé depuis ses débuts, et tant les enjeux devenaient importants. Avec tout le respect que l'on doit à Diane, elle ne semblait plus avoir les épaules assez solides pour rester le CEO d'une société dont les produits deviennent une pièce maîtresse des infrastructures.
Lors des interviews données à la presse, Diane -était-ce le décalage horaire ?- nous avait parue bien lasse, et peu déterminée à engager un combat avec ses nouveaux concurrents de taille. Moi qui avait eu la chance de la rencontrer deux fois auparavant, ce n'était plus la même, décevante dans ses réponses aux "qu'allez vous faire pour contrer Microsoft?" Il y avait quelquechose de cassé au royaume de VMware. On avait attribué cela aux effets collatéraux de l'IPO.
Quoiqu'il en soit, on ne connait pas, du moins via le communiqué, les vraies raisons du changement. Certains pensent que les désaccords entre Joe Tucci, CEO de EMC (détenteur de VMware) et Diane Greene étaient trop nombreux. Si tel est le cas, la citation de ce dernier dans le communiqué, qui souhaite à Diane "every success in the future" semble sonner bien faux.
D'autres pensent même que le reste du board "historique" risque d'y passer aussi, à savoir notamment Mendel Rosenblum, CTO et époux de Diane.
Et Maritz dans tout ça ? Lui semble avoir le CV qui tue, pour faire rebondir un VMware en légère perte de vitesse. Charismatique, plus de 14 ans chez Microsoft, en tant que spécialiste Windows, SQL...puis fondateur en 2003 de la société Pi, spécialisée dans le Cloud Computing, rachetée ensuite par EMC, il semble avoir toutes les qualités requises. Le Cloud computing et faire face à Microsoft étant deux axes stratégiques de VMware, Maritz semble être l'homme qui tombe à pic. Qui d'autre pourrait savoir comment réagir face à un Microsoft qui fanfaronne depuis la sortie de son hyper-V la semaine dernière ? Maritz a aussi un passé chez Intel, et certains, qui sont persuadés que EMC va revendre VMware à Intel, y voient là un signe.
La suite nous dira si VMware va se sentir pousser de ailes, ou si le départ de Diane annonce le début de la fin (personnellement, cela me semble peu probable). Certains dans la blogosphère assurent que ces chamboulements permettront à Microsoft de remporter la bataille sur le marché de la virtualisation. Mais n'auraient-il pas oublié que Microsoft vient aussi de perdre Bill Gates ? Et comme dirait une autre de mes connaissances férues de virtualisation -il se reconnaîtra aussi- Microsoft, sans Gates, n'arrivera pas à vaincre la suprématie de VMware et de ESX.
Goodbye Diane, and good luck, it was a pleasure to meet you.
mardi 8 juillet 2008
Grands changements chez VMware [au revoir, Diane]
Libellés : VMware
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1 commentaire:
Cloud computing + virtual insfrastructure + VDI = avenir du SI ?
En tout cas, VMware se dote d'une des personnes qui connait le mieux de l'intérieur l'un de ses principaux concurrents.
Ce sera un atout non négligeable pour l'avenir.
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