HA est une fonctionnalité incontournable pour la plupart des clients VMware, mais dans certains cas, elle est insuffisante : cette approche induit généralement quelques secondes de latence lors du basculement d'une machine virtuelle à l'autre, quelques secondes insupportables pour certains. VMware a donc développé une technologie, Fault Tolerance : plutôt que de basculer une machine virtuelle d'une machine à l'autre (c'est ce qui crée le temps de latence), Fault Tolerance crée simultanément une copie conforme d'une machine virtuelle donnée. Tout ce qui se passe dans l'une est copié en miroir dans l'autre. Si jamais une machine virtuelle tombe, l'autre prend le relais. Une fonctionnalité logicielle qui a de quoi contrarier les acteurs de la tolérance de panne "classique" (à savoir, à base de matériel), comme Stratus ou Nec. Ces derniers sont d'ailleurs aussi partenaires de VMware pour justement adresser la problématique du temps de latence dans des configurations à très haute disponibilité.
Sylvain Siou, Directeur Technique de VMware, nous explique, sur un "coin de table", comment fonctionne cette fonctionnalité et comment elle se différentie des autres solutions.
VMworld 08 a été difficile à digérer tant il y a eu de nouveautés annoncées. Lors du Virtualization Forum qui s'est tenu il y a quelques jours au Carrousel du Louvre, j'ai profité de la présence du Directeur Technique de VMware, Sylvain Siou pour faire le point sur quelques technos (sous la forme d'une mini explication sur paperboard, d'où le nom "coin de table") : les clones liés (linked clones), la fonction Fault Tolérance, qui devrait faire partie de la prochaine version de ESX l'an prochain, et les commutateurs virtuels, fonctionnalité développée conjointement avec Cisco. Je commence par la première, les clones liés, bien qu'elle ne soit pas complètement nouvelle (VMware en avait parlé déjà à Cannes, lors de VMworld Europe en février dernier). Sorte de déduplication de machine virtuelle, cette fonctionnalité permet de faire gagner considérablement en espace de stockage. Cela peut avoir un intérêt fort dans le cas des déploiements VDI, les machines virtuelles (postes de travail virtuels) d'un parc ayant souvent beaucoup de similitudes.
On le sait, VDI ne connaît pas encore l'engouement espéré par les fournisseurs, et l'une des raisons reste la (mauvaise) expérience utilisateur : ce dernier ne veut pas être freiné dans sa productivité par un mauvais affichage de son environnement, malheureusement fréquent avec les solutions actuelles, notamment parce que le protocole standard utilisé (RDP) montre ses limites quand il s'agit d'afficher des images ou de la vidéo. Bien entendu, c'est sur ce point que les acteurs de ce nouveau marché travaillent d'arrache-pied. Chacun y va de sa méthode. Parmi les approches évoquées, Citrix travaille sur le projet Apollo (montré lors de Citrix Synergy à Houston en Mai dernier),qui s'appuie sur le principe d'un processeur graphique sur le poste distant pour améliorer l'affichage des applications lourdes. En passant, cette technologie ressemble fortement à celle de Calista Technologies qui a été rachetée par Microsoft justement pour développer la relève de RDP. Calista utilise aussi un GPU distant, mais virtuel.
De son côté, VMware a annoncé avoir passé un accord avec la société canadienne Teradici (avant de l'acheter ?) qui propose un protocole PCoIP capable de gérer la compression et le chiffrement des données. Un autre composant de sa solution Tera Image Engine accélère les traitements pour pouvoir assurer le transfert de données de volume important à distance. En pratique, il semble que cela fonctionne comme une solution d'accélération WAN de type Riverbed. Enfin, nous vous en avions parlé il y a quelques semaines, Red Hat mettait en avant la technologie Spice de Qumranet, récemment acquis par l'éditeur. Ci dessous, trois vidéos apportant plus d'infos sur ces trois idées. D'ici quelques mois, le VDI ne devrait plus ressembler à ce qu'il est aujourd'hui.
Citrix APOLLO (démo filmée sur Citrix Synergy à Houston en Mai dernier), qui montre comment Vista tourne sur un client léger
Un peu plus sur Teradici avec Sylvain Siou, Directeur Technique de VMware
et comment Teradici s'intègre dans la stratégie VMware, avec Réza Malekzadeh, Directeur Marketing Europe VMware (keynote du Virtualization Forum 08 au Carrousel du Louvre). Désolée pour l'image instable ...
J'entends déjà les fournisseurs me dire : VDI ? Incontournable. Bien sûr que si ! Certes, VDI (pour Virtualization Desktop Infrastructure) a plus d'un atout dans son sac. En centralisant des postes clients sur des serveurs, VDI engendre une meilleure administration, une meilleure gestion d'énergie, une meilleure sécurité, une meilleur contrôle, et cerise sur le gâteau est totalement en phase avec le Green IT. Tout y est pour en faire une technologie d'avenir. Et pourtant, un communiqué du Gartner reçu il y a deux jours m'a fait réfléchir. Ce communiqué annonce l'habituel classement des "10 technologies à suivre" dans les années à venir, et outre le cloud computing et le Green IT, la virtualisation en fait évidemment partie. Certes Gartner, comme la plupart des cabinet d'expertise, enfoncent des portes ouvertes. Mais une phrase dans le communiqué, au rayon virtualisation, mérite toute attention :
"Hosted virtual images deliver a near-identical result to blade-based PCs. But, instead of the motherboard function being located in the data center as hardware, it is located there as a virtual machine bubble. However, despite ambitious deployment plans from many organizations, deployments of hosted virtual desktop capabilities will be adopted by fewer than 40 percent of target users by 2010."
40 % ! Ce que le Gartner ne dit pas, c'est si ces chiffres sont mirobolants pour un marché à peine naissant ou faibles, compte tenu du discours des fournisseurs clamant à tue-tête que le poste de travail virtuel remplacera les PCs, et que tout le monde y viendra. Si je n'ai pas de réponse ferme à ces questions, je vous livre quand même mon ressenti sur le sujet. Voilà plus de six mois que je questionne les DSI sur ce sujet. Et pour tout avouer, très peu y semblent déjà, et quand c'est le cas, restent très hésitants quant à la méthode à utiliser pour y arriver. Dans la catégorie de ceux qui y réfléchissent, la plupart ont monté des maquettes. Très peu sont en production. Les raisons invoquées ? Changement culturel trop brusque pour l'utilisateur final (il n'a plus SON propre PC), coût (il faut remplacer les machines), mais surtout, expérience utilisateur réduite. Jusque là, les solutions s'appuient toutes sur le protocole standar RDP, très mauvais quand il s'agit de déporter des images, des présentations vidéos, et je ne parle pas de Vista. Heureusement, les acteurs du VDI travaillent dur pour offrir mieux aux clients. La question reste donc : cela va-t-il suffire pour convaincre en masse ?
Lors des Microsoft Days "Spécial Lancements" qui se sont tenus à la Porte Maillot jeudi dernier, et en marge des annonces officielles de Steve Ballmer, s'est déroulé un micro-salon dédié à la virtualisation. Pas d'annonce fracassante cette fois-ci (on ne peut pas en faire tous les mois), même si Microsoft était content d'annoncer la disponibilité (prévue) de Hyper-V Server (version light de hyper-V) J'ai eu l'occasion par contre de rencontrer Zen Adam, Senior Director Microsoft Virtualization chez Microsoft, qui est revenu sur la stratégie de l'éditeur, et sur l'annonce du cloud computing de la veille à Londres par Ballmer. Résultat : Microsoft est d'une confiance absolue quant au succès de hyper-v, et reste persuadé que VMware a du souci à se faire à l'avenir...La méthode Coué, ça marche aussi avec les hyperviseurs.
Quelle est la stratégie de Microsoft aujourd'hui ?
Notre stratégie n'a pas changé. Nous voulons couvrir la virtualisation de bout en bout, depuis le poste de travail jusqu'au datacenter, en passant par les applications. Et nous avons un outil d'administration performant. Qu'est ce qui vous différentie des autres, notamment de VMware ?
Deux choses : le prix et la réduction de la complexité. Notre offre est imbattable au niveau du prix (voir capture), et notre offre est complète, et ne nécessite pas de s'appuyer sur des offres de fournisseurs tiers pour la sauvegarde (nous avons DPM) ou l'administration. Cette simplicité à bas coût nous donne clairement l'avantage. En prime, nous avons déjà la capacité de fournir l'automatisation (automation), avec PRO Pack (proposée par Dell notamment), alors que ce n'est pas encore disponible chez VMware.
La virtualisation n'est déployée qu'à 5% dans le monde. Croyez vous que certains retardataires attendaient l'offre de Microsoft pour se lancer ?
Ce n'est pas ce que nous avons constaté. Certains clients ont virtualisé leurs serveurs car ils avaient besoin de le faire. Mais ils n'ont pas tout virtualisé, car cela devenait trop coûteux. Nous pensons que bientôt, certains utilisateurs de VMware utiliseront aussi hyper-v, et combineront les deux technologies. Nous sommes de plus capables d'administrer à la fois les serveurs virtuels ESx et les serveurs virtuels hyper-v. Nous parions sur le choix naturel des clients. Il y en a beaucoup qui utilisent windows. Selon les derniers chiffres de IDC, il y aurait 6 millions de serveurs windows. C'est bien plus que ce que la virtualisation a fait en dix ans ! 80 % des utilisateurs de ESX de VMware font tourner des serveurs windows dans leurs machines virtuelles. hyper-v est inclus dans windows server 2008 et notre outil d'administration est capable d'administer à la fois les machines virtuelles ESX et Hyper-V, et bientôt Xen.
Certains critiquent le manque de fonctionnalités qui ont fait le succès de VMware.Que répondez vous ?
HA ? La haute disponibilité fait partie de Windows. VMotion ? Notre LiveMigration n'est pas encore là, mais dans certains cas Quick Migration est largement suffisant. Et les partenaires ? Tout le monde est avec nous ! Il n'y a qu'à regarder les annonces de ces dernières semaines. Netapp, HP, Dell, et de nombreux autres ont annoncé leur compatibilité avec hyper-v. Concrètement, je n'aimerais pas être à la place de VMware aujourd'hui. C'est une société qui a lancé la virtualisation sur x86, mais aujourd'hui, elle est coincée par son modèle.
Et la vision OS de VMware ? Vous allez aussi vers le cloud computing il me semble.
Nous avons aussi annoncé il y a deux jours notre vision dans le cloud computing. VMware, dans ce domaine, va devoir combattre Amazon, Google, même Intel. Pour nous, c'est extrêmement stratégique. POur VMware, c'est difficile de bâtir un OS. Nous sommes fournisseurs d'OS depuis longtemps, nous en savons quelquechose.
En prime, une petite vidéo de Zen Adam, démontrant pourquoi Microsoft est moins cher que VMware. Et aussi une slide avec le détail du calcul à la sauce Microsoft qui tente de prouver que utiliser la virtualisation chez Microsoft, est beaucoup moins cher que d'utiliser celle de VMware.
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